Le procès de l’ancien phénomène de la monnaie numérique, accusé de fraudes et de détournement après son naufrage en quelques semaines fin 2022, s’est ouvert ce mardi 3 octobre à New York.
Il y a encore un an, il était à la tête de la deuxième plus grande plateforme de cryptomonnaies au monde, et avec elle, d’une fortune (virtuelle) d’environ 26 milliards de dollars. Pourtant Sam Bankman-Fried se retrouve à partir de ce mardi 3 octobre jugé dans un procès devant un tribunal fédéral de New York. Le «génie» américain de la crypto-monnaie, 31 ans, doit répondre d’accusations de fraude et de détournement dans le cadre de la rocambolesque affaire FTX. Le jeune homme risque plus de 100 ans de réclusion pour les sept chefs d’inculpation retenus à son encontre.
Le procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams, accuse «SBF» d’avoir détourné des fonds de clients de sa plateforme FTX, pour les injecter dans sa filiale Alamada, destinée à l’achat-revente de monnaie, ainsi qu’à l’acquisition pour plusieurs centaines de millions de dollars d’immobilier aux Bahamas, ou encore faire des dons à des candidats politiques aux Etats-Unis.
Jusqu’à l’automne 2022, le golden-boy du numérique fascinait le monde par sa capacité à monter, en deux ans seulement, la deuxième plus grande plateforme d’échanges de cryptomonnaies planétaire avec FTX. Il se distingue par son éternel short et son air d’ado blasé qu’on aurait tiré du lit. Le trentenaire impressionne par sa capacité à enrober les cryptomonnaies d’une image cool et accessible, mais finit par ruiner la confiance des investisseurs.
Car pendant ce temps aux Bahamas, où siège l’empire FTX, on gère une société pesant plusieurs milliards de dollars comme le boui-boui du coin. Sam Bankman-Fried confie la direction de la filière Alameda à Caroline Ellison, 28 ans, sa petite amie et ancienne tradeuse. Celle-ci annonce au personnel que la firme a misé l’argent des clients sur des transactions à haut risque, sans leur accord, afin de se renflouer. Début novembre, le site d’information spécialisé dans les cryptomonnaies, Coindesk, révèle qu’Alameda a converti une bonne partie de ses actifs en FTT, la monnaie numérique créée par FTX, ce qui l’expose à une chute de la devise.
8,7 milliards de dollars dans le vide
Quelques heures plus tard, le patron de Binance, première plateforme mondiale de cryptomonnaies au monde, annonce la vente de tous les FTT détenus par son groupe. Particuliers et partenaires commerciaux cherchent tous à récupérer leur mise dans l’urgence. La monnaie perd 90 % de sa valeur en quelques jours, entraînant de fait FTX dans sa chute. Quelque 8,7 milliards de dollars manquent à l’appel, selon l’administrateur judiciaire nommé pour gérer la liquidation. L’entreprise de Sam Bankman-Fried est crypto-fauchée.
La star déchue est extradée fin décembre des Bahamas, avant d’être remis en liberté à son arrivée à New York, moyennant tout de même une caution de 250 millions de dollars.
Mais quelques mois plus tard, en août, «SBF» est incarcéré pour tentative de subornation de témoin. Selon le procureur, il aurait transmis des documents au quotidien américain New York Times pour tenter d’influencer le témoignage de l’ancienne dirigeante d’Alameda, son ex-compagne Caroline Ellison. De son côté, elle a été inculpée dans cette affaire et a accepté de collaborer avec les autorités. Trois autres anciens cadres du groupe ont fait de même, et devraient être auditionnés durant le procès, ce qui pourrait fragiliser la défense du dirigeant de FTX.
La défense n’a pas précisé si Sam Bankman-Fried comptait témoigner en personne à son procès, prévu pour durer de quatre à cinq semaines. Mais des extraits d’un billet de blog qu’il prévoyait de publier avant son placement en détention, publiés par le New York Times, semblent donner des idées de sa stratégie de défense. L’accusé s’y présente comme il l’avait déjà fait par le passé, comme un patron surmené à la tête d’équipes incompétentes ou désintéressées, qui s’est laissé dépasser malgré toutes les bonnes intentions du monde. «SBF» l’avait déjà admis publiquement sur Twitter, en novembre dernier : «I fucked up», «j’ai merdé». Dans les grandes largeurs.
Author: Sean Christian
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